Projet de loi 51 : Un projet de loi qui cible les bons enjeux, mais qui ne fournit pas les moyens de changer réellement les choses.
La Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ) tient à souligner que le projet de loi 51 (Loi visant à moderniser l'industrie de la construction) déposé par le ministre du Travail, Jean Boulet, cible les bons enjeux, mais ne fournit pas les véritables moyens pour faire évoluer les pratiques et favoriser une plus grande productivité dans l’industrie de la construction.
« Depuis plusieurs mois, le ministre du Travail nous a mobilisés à l’idée de créer un grand chantier pour la modernisation de notre industrie. Force est de constater que l’ambition était grande, mais que les moyens sont plutôt modestes pour y arriver. Pour atteindre des résultats concrets, il est crucial d'adopter des approches audacieuses et des moyens substantiels, ce qui semble faire défaut dans le projet de loi actuel », affirme d’emblée Eric Côté, président-directeur général de la CEGQ.
En matière de polyvalence, l’introduction d’une définition ne va pas assez loin et n’aura aucun impact à court terme. Les nombreux chantiers à réaliser dans les écoles et les hôpitaux au cours des prochaines années ne bénéficieront pas des gains de productivité tant attendus.
Encore sept corps de métiers pour changer un cadre de porte
À titre d’exemple, le simple acte de changer un cadre de porte nécessite actuellement sept métiers distincts. Avec les modifications proposées par le projet de loi, rien ne changera pour les entrepreneurs généraux.
« La CEGQ soutient qu’une approche basée sur la polyvalence par familles de métiers, regroupées par champs d’activités professionnelles, conformément aux recommandations de la CCQ en 2013, aurait permis à l’entrepreneur général d’utilisé deux corps de métiers pour réaliser le changement, représentant une économie de 14 % en argent et de 42 % en temps ! Notre association profitera des consultations particulières pour rappeler l’importance de regrouper les métiers dans le but de faciliter la polyvalence », souligne de nouveau le président-directeur général de la CEGQ.
Absence de reconnaissance officielle
Par ailleurs, la CEGQ aurait souhaité une reconnaissance officielle comme association d’entrepreneurs pour sa contribution à l’industrie. À cet égard, le projet de loi ne comporte aucun changement.
« Il est important de rappeler que notre secteur est régi par la même loi depuis plus de 50 ans et qu’une mise à jour s’impose pour refléter l’évolution du secteur. La CEGQ a joué un rôle crucial dans l’industrie depuis 26 ans et est sollicitée quotidiennement pour son expertise par différentes instances gouvernementales. Les entrepreneurs généraux ont une position privilégiée sur les chantiers, ils sont chefs d’orchestre des travaux. Cette reconnaissance de leur association permettra un dialogue plus significatif avec les instances, tout en prenant acte de l’importance cruciale de la CEGQ dans le paysage de la construction. La CEGQ est une voix importante qui peut apporter des perspectives précieuses pour le développement de notre industrie », fait valoir Eric Côté.
La CEGQ sera activement présente pour participer aux discussions entourant cette modernisation et souhaite être entendue en commission parlementaire pour partager ses recommandations pour accroître enfin la productivité dans le secteur. Elle se tient prête à apporter son expertise et à collaborer avec tous les acteurs impliqués afin de garantir une mise en œuvre réussie de ces réformes, et faire progresser le secteur de la construction dans la province.