Des projets publics qui coûteront 1,8 G$ de plus
Des entrepreneurs en construction ne digèrent pas le projet de loi 59 du gouvernement Legault
Les associations patronales de la construction dénoncent le projet de loi 59 du ministre du Travail Jean Boulet, qui risque de faire exploser le coût des projets publics de plus de 1,8 milliard de dollars ces dix prochaines années selon eux.
« Nous estimons qu’un Représentant à la santé et sécurité (RSS) coûte en moyenne 125 000 $ par année. Si nous prenons les chantiers qui auraient été visés par cette mesure en 2018, ce sont près de 240 millions de dollars supplémentaires qui auraient dû être investis pour la réalisation de ces mêmes projets», a calculé Éric Côté, PDG de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ).
« Sur 10 ans, on parle de près de 1,8 milliard de dollars de plus que le gouvernement devra investir pour réaliser les maisons des aînées, les écoles, les routes et tous les autres projets inscrits au plan québécois des infrastructures », a-t-il ajouté.
Tirs groupés
Comme lui, les dirigeants de l’Association de la construction du Québec (ACQ), l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ), l’Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ), l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructures (AQEI), l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) et la CGEQ écorchent le projet de loi dans leur communiqué.
« Il est inconcevable pour nos membres de mettre autant d’argent pour l’embauche de RSS, alors qu’ils n’auront aucun droit de regard sur la personne qui effectuera ces tâches. En plus, rien ne nous garantit que l’embauche de ces ressources permettra d’éviter des accidents sur les chantiers de construction au Québec », a regretté Jean-François Arbour, président de l’ACQ.
«Ce sera ingérable sur les petits chantiers de construction. Il serait préférable de mettre notre énergie sur la prévention plutôt que sur la gestion d’un tel casse-tête. La perte de productivité que cette mesure va engendrer nous fait craindre le pire », a craint Luc Bélanger, PDG de l’APCHQ.
Ces critiques du projet de loi 59 s’ajoutent à celle de La Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI), qui a retiré son appui hier.
« Ce que ce projet de loi 59 propose maintenant, c’est d’imposer une importante bureaucratie aux microentreprises et limiter le droit de gestion dans un régime qu’elles financent à 100 %, sans que cela n’ait réellement un impact positif pour les employés », avait aussi dénoncé François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
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