Président directeur-général de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec
Qu’est-ce qui attend les entrepreneurs généraux en 2024 ? Plusieurs choses si l’on se fie à l’année 2023 qui vient de se terminer. Toute l’année, nous avons attendu des avancées dans plusieurs dossiers, qui n'ont pas eu lieu. Premièrement, la question des délais de paiement est encore jusqu’à ce jour le dossier qui préoccupe le plus les entrepreneurs. Le projet de règlement sur les paiements rapides dans la construction qui découle du projet de loi 12, adopté en décembre 2022, n’a toujours pas été déposé.
Ensuite, la réforme visant la modernisation de la Loi sur les relations du travail dans l’industrie de la construction (R-20) se fait toujours attendre bien que le ministre du Travail, Jean Boulet, ait montré un prudent optimisme au cocktail annuel de la CEGQ le 28 septembre.
L’équipe de la CEGQ a travaillé sans relâche à la préparation de ce dossier, car il aura des impacts importantes sur notre industrie. Nos représentations auprès du ministre et de nos partenaires ont été importants. Nous continuons à plaider en faveur d’une reconnaissance officielle de la CEGQ et d'une plus grande polyvalence pour augmenter la productivité de notre industrie. Nous n’avons pas attendu le dépôt d’un projet de loi pour officiellement demander la reconnaissance de la CEGQ comme association d’employeurs. Troisièmement, nous réclamons de nouveaux modes de réalisation ; le secrétariat du Conseil du trésor a d’ailleurs consulté l’industrie à ce sujet l’hiver dernier. Cependant, seuls quelques projets ont été lancés en mode alternatif, un pavillon de l'ÉTS en mode alternatif RPI (réalisation de projet intégrée) ou IPD. Tout indique que nous serons à la table avec le Secrétariat du Conseil du trésor juste avant le congrès en février 2024 pour la suite des choses.
En quatrième lieu, le ministre des Infrastructures, Jonatan Julien, s’est montré fort ambitieux lors du congrès de février 2023 dans Charlevoix, avec son projet visant une performance accrue en infrastructures publiques, et les discussions se sont poursuivies lors d’une rencontre du conseil d’administration de la CEGQ en mai dernier à l’ÉTS. Encore une fois, nous avons hâte d'appendre à quel point il sera plus facile de faire affaire avec l'État québécois.
Cinquièmement, l’arrivée de représentants en santé et en sécurité (RSS) en janvier dernier, telle que le prévoit la nouvelle loi sur la santé et la sécurité (PL59) adoptée en décembre 2021, comporte son lot de défis pour la plupart des entrepreneurs généraux ; la CEGQ avait pourtant clairement exprimé ses préoccupations aux autorités politiques. Heureusement, notre présence à la Table consultative de la CNESST au côté des associations syndicales et des autres associations patronales, aura permis d’assurer un suivi serré des préoccupations et des questions auprès des entrepreneurs membres du comité SST de la CEGQ.
Je tiens à souligner au passage le travail des membres du comité SST, fidèles à nos rendez-vous mensuels du jeudi matin. Un grand merci à la centaine de participants qui ont, sans aucun doute, fait de ce comité le plus actif de l’année.
Vous avez peut-être l’impression que nous sommes restés sur notre faim en 2023, mais c'est en partie vrai. Jamais la CEGQ n’a été aussi présente et nous avons pris les moyens de mener plusieurs dossiers de front. Mais comme le disait si bien Nicolas Boileau en 1674, « Hâtez-vous lentement sans perdre courage… » Les deux dossiers suivants nous donnent espoir que les choses peuvent bouger.
Nous avons évoqué sur plusieurs tribunes et directement auprès de plusieurs donneurs d’ouvrages les résultats d’une étude d’AVISEO réalisé pour l’Union des municipalités du Québec (UMQ) concernant le désintérêt envers les contrats publics. Selon cette étude, 64 % des donneurs d’ouvrages publics du secteur municipal ont dû reporter un projet, soit parce qu’il n’avait pas de soumissionnaires, soit parce que le prix était trop élevé. Au cœur du problème, le manque d’attractivité des contrats publics et le transfert de risque déraisonnable dans les contrats. Nous sommes heureux de vous partager que notre appel auprès de la Ville de Montréal a porté ses fruits. En effet, une table d'échange sur les projets de construction de bâtiments, réunissant la CEGQ et la Ville de Montréal, verra le jour en 2024.
En terminant, j'aimerais souligner que la CEGQ est très fière d’avoir été nommée sur le comité d’experts de RECYC-QUÉBEC sur les résidus de construction, rénovation et démolition (CRD). Nous avons certainement beaucoup de travail à faire pour éviter à tout prix l’enfouissement des CRD, et la CEGQ sera présente pour trouver des solutions. D'ailleurs, nous avons également mis en place un comité CRD qui s'est déjà réuni à deux reprises.
Une année de transition importante dans la gouvernance de la CEGQ
Le 25 janvier prochain aura lieu notre assemblée générale annuelle. Certains membres du conseil d’administration, qui sont avec nous depuis plusieurs années, ont déjà annoncé qu’ils ne solliciteraient pas un nouveau mandat.
Je tiens tout particulièrement à remercier monsieur Luc Auclair de Construction Longer qui, depuis 12 ans, s’implique au sein de la Corporation. Son engagement sans relâche envers le dossier du BSDQ mérite d’être souligné et nous espérons que, même s’il cède son siège au conseil d’administration pour la relève, il pourra continuer de contribuer au bon déroulement de ce dossier. Merci Luc.
Je tiens aussi à souligner la contribution importante de monsieur Pierre Boisvert qui a siégé plusieurs années au conseil, et dont le passage à la présidence du conseil a commencé presque en même temps que mon arrivée. En à peine 2 ans, Pierre et moi avons affronté ensemble les premiers défis dans l’enthousiasme et la détermination. Nous avons établi ensemble les bases de la nouvelle CEGQ, celle que vous connaissez aujourd'hui. Merci Pierre.
Je veux aussi remercier un allié de longue date de la CEGQ, qui a dû interrompre son mandat en 2023, monsieur Gabriel Lefebvre, professeur à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Gabriel s’est impliqué pendant plus d’une décennie au sein de la CEGQ, même à distance, lorsqu’il était au Royaume-Uni pendant un an. Il est un défenseur indéfectible des entrepreneurs généraux et grâce à lui, nos liens avec cette grande institution qu’est l’ÉTS sont demeurés très étroits. Sachant qu’il quittait le conseil d'administration avant la fin de son mandat prévu en 2025, Gabriel, dans sa grande bienveillance, a proposé un successeur issu de l’ÉTS. Le conseil d’administration a bien évidemment accueilli la candidature de monsieur Erik Poirier à l’unanimité. Félicitations Erik et bienvenue à la CEGQ.
L’année 2024 sera aussi une année de transition à la présidence de la CEGQ. En effet, après quatre ans, Mélissa Robitaille arrive au terme de son deuxième et dernier mandat de deux ans, ayant commencé ce mandat quelques semaines avant l'éclatement de la pandémie. Son leadership a été exemplaire, marquant une période de croissance et d’engagement remarquable au sein de notre corporation. Nous tenons à lui exprimer notre profonde gratitude pour sa contribution inestimable à notre succès collectif et pour son dévouement envers les entrepreneurs généraux du Québec. Merci Mélissa.
Merci pour votre engagement continu et votre confiance envers la CEGQ. Que l’année 2024 soit synonyme de succès et de prospérité pour chacun et chacune d’entre vous !